« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

À l'ami qui part


 

 

Toi, tu pars,

hésites

 

Où est ce pays d'âmes nues

si loin, si proche de nos écorces terrestres ?

Y emmène-t-on nos mémoires

et tous les ressentiments attachés aux désirs,

aux ambitions manquées

et aux douleurs égotiques,

pour habiter le Pardon ?

 

Laisse-t-on ici-bas

nos cicatrices ?

 

Retrouvons-nous une originelle lumière

qui nous précéda

joyeuse,

et débarrassée du poids des karmas

des douleurs préexistentielles ?

 

Retrouvera-t-on l'ancêtre

pour y étancher notre soif d'éternité

jusqu'aux confins d'une cellule mère

faite de la vibration de l'atome et de l'Infini ?

 

Toi, tu pars,

hésites,

toi qui marches vers la réponse.

 

Toi, tu pars,

et nous, nous attendons.

Jean-Michel Sananes