Le terrier
Par domcorrieras, le mercredi 8 juin 2022 - Poèmes & chansons - lien permanent
Certains jours, je voudrais
laver ma vie à grande eau :
qu’un mur de pluie s’abatte
sur cette pièce où s’entassent
les plinthes, les moindres recoins, la bête.
Derrière tous les autres mots était tapi celui-ci.
Et pas de fascination.
L’esprit aménagera sa pièce comme un terrier,
mais on la débusquera,
on la traînera dehors, la bête,
en pleine nuit, sur la place publique,
et l’on invectivera
les poils ternes qui couvrent ses yeux
- il faut se persuader
que rien ne dégouline dans l’âme -.
Elle écoute,
se couche sur la pierre demander grâce :
que l’on voit enfin son œil
et la béatitude d’un verset
qui la parcourrait.
Alors, dans le terrier, elles seraient seules :
- la bête et la poésie, la poésie et la bête -
impossible d’aller ailleurs
que dans ces pièces les plus reculées
où la vie baignerait.
Marie Alcance / Devant l’ailleurs