« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Où tes racines plongent


 

 

Merveille plate tranquille qui m'exile

la terre à parcourir l'ardeur de ses déserts

la prolifération des chairs sous la lumière

on voudrait s'écarter de tes mois qui défilent

 

de tes mois de tes morts du jeu des avrils

des saisons et des phrases qui entre elles s'annulent

laisser partir ta vie qui devant nous recule

les formes s'en aller de nos mains immobiles

 

mais nous voilà rivés au chaos de tes forces

rongés parmi nos mots rongés sous notre torse

pierre en sable limée dans la marée des songes

 

et malgré nous roulés nous faudra-t-il alors

nous débattre à saisir cet insondable morse

des sèves et des cris où tes racines plongent

 

Où tes racines plongent

Jean Pérol / Histoire contemporaine - Poèmes