« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Quand l'étoile s'élance au paradis


 

 

V

 

Quand l'étoile s'élance au paradis,

     Timide et inconsolée, chastement ;

Daigne entendre dans le soir assoupi

     Celui qui à ta porte vient chantant.

Son chant est plus tendre que la rosée

     Et lui est venu pour te visiter.

 

Ô ne te penche dans la rêverie

     Quand il t'appelle à l'orée de la nuit.

Ni ne songe «Qui est donc le chanteur

     Dont tombe ce chant qui parle à mon cœur ?»

Reconnais l'amoureuse mélopée :

     C'est moi qui suis venu te visiter.

James Joyce / musique de chambre
traduit de l'anglais par Adrien Louis
Illustration : "James Joyce, Writer" par Bertrand Daullé