« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Les dimanches ratés


 

 

 

Les dimanches ratés tournent en robe grise

Au rythme languissant des valses de l’ennui

Sur fond d’accordéon et de cloches d’église

Les dimanches ratés se plaignent dans la nuit

 

Il y a dans leur chanson le parfum des pralines

La sonnette glacée des cinés permanents

Se tenant par la main comme des orphelines

Les dimanches ratés vont à l’enterrement

 

Et les petits enfants, pour suivre le cortège,

Ont mis des cols trop blancs tristement cravatés

Ils apprennent déjà sous un long ciel de neige

L’âpre mélancolie des dimanches ratés

 

Ces dimanches tendus comme une longue chaîne

Je m’y croyais moi-même à jamais condamné

Et dans ce gouffre fade au bout de la semaine

Je pensais voir mourir ma force assassinée

 

Les dimanches ratés pleuraient à ma fenêtre

Ton sourire est venu, tout a changé, merci

C’était toi qu’il fallait pour me faire connaître

Un chaud, un merveilleux dimanche réussi

Francis Blanche