À Marsiho je mangerai dinde et foie gras

fromages fruits crèmes au chocolat

à Marsiho je boirai des vins doux

des alcools qui tuent le courroux

à Marsiho j'aimerai des créatures

qui seront plus vraies que nature

à Marsiho je dormirai dans des draps

découpés dans le son de ta voix

et mes nuits blanches n'auront plus froid

à Marsiho j'aurai bon feu bon bois

des chevaux des télescopes des chats

Marsiho c'est là-bas

derrière des montagnes au-delà

des onze déserts des sept canyons

au-delà des lampes des clowns blancs

Marsiho plus loin que le « oui » et le « non »

Marsiho où j'arriverai le jour dit

annoncé dans le livre des poussières

qu'on déchiffre avec les doigts.

André Laude / L'œuvre de chair