« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

en s'attardant un peu


 

 

en s'attardant un peu le long

des confins — on aperçoit de nouvelles lumières

en soi s'allume un ardent désir de résurrection

peu importe alors que la mort s'approche ou s'éloigne

que la côte entrevue soit déjà porteuse d'une date ou d'un nom

on voit les fleurs qui abondent au pied du cierge qui chancelle

on se désaccomplit de toute guerre

dans l'image du livre on reconnaît l'universelle Ithaque

doublée du visage du frère

débordée de son sourire

on écrit sans penser dans le toucher des mots

le temps se fige — convalescent — jusqu'à l'annonce prochaine

Jos Roy