« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Dans les marais


 

 

Dans les marais où dorment des hommes sans visage, je cherche les chants de Myriam.

Les voix des baladins vibrent les pistes et débordent les portes.

Saltimbanques,

magisters des peurs, vers à soi d'exception,

chorégraphes de perles de verre, tutoyeurs de corps célestes,

vous flamboyez du sang chaud, vos esquifs gracieux ne craignent pas le gong de fin de bal.

Vous m'êtes persistance cardiaque, brume d'eaux vives,

fièvre de loup, caresse d'agneau,

langue chercheuse, miette de Poucet,

empêcheur de dormir en rond, essorage 1200 tours/minute,

nostalgie de nuit des temps.

Vous reprendrez bien une petite tragédie ?

Oui !

Au théâtre.

Je veux vos feux sans artifices, je veux baigner dans vos débordements, je veux les étoiles dans mes ténèbres.

Et vous,

tous,

je respire vos peaux et vos sourires, vos jeux de mots interdits.

Je veux le midi, l'odeur de viande grillée sur le balcon voisin et la radio qui bourdonne les Tropiques.

Je veux vos cris les soirs de fêtes. Je veux la sueur nocturne et le café du petit matin.

Je veux l'air tiède et l'ivresse en fraternités. Je veux la rumeur de joie des enfants.

J'aime les bruits et les silences de chair, le mouvement de vos présences.

Nous pourrions aussi bien être le temps qui danse

Magdala Mathilde / Vivons