LE PASTEUR DE SAINT-WILFRID
Par domcorrieras, le jeudi 11 novembre 2021 - Poèmes & chansons - lien permanent
Fabliau
Aucun voyageur ne chemine,
Vêtu de bure ou bien d'hermine,
Par le sentier,
Qui n'aille, chantant son cantique,
S'agenouiller au seuil gothique
Du vert moûtier.
Le lierre, de son frais ombrage,
Du cœur embrasse le vitrage,
Tout alentour,
Et l'on voit l'un et l'autre mage,
Et la Vierge, brillante image,
En grand atour.
C'était quand la blanche rosée
Scintille sur l'herbe arrosée
Comme des pleurs;
Quand l'hirondeau sur notre rive
Aux premiers jours d'avril arrive,
Avec les fleurs.
Or, un beau soir qu'au presbytère
Le pasteur dormait solitaire
Près des tisons,
Il ouït une voix lointaine,
Murmurant comme la fontaine,
Sous les gazons.
La voix disait…
Aloysius Bertrnad / Le Keepsake fantastique
Illustration d'Aloysius Bertrand