« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Ta peau douce


 

 

Ta peau douce comme l'est

Une aile de tourterelle,

Et ta chair, fleur où se mêle

A la rose un teint de lait,

 

Tout de toi quand je m'éveille

M'évoque tant de printemps

Qu'après tant et tant de temps

Toujours je m'en émerveille.

 

Les ans peuvent bien passer :

Celle que tu fus demeure

Telle qu'elle était à l'heure

Où tout devait commencer.

 

Le cœur ignore l'obstacle.

L'être aimé ne change pas.

Rien ne meurt de ses appas…

De l'amour c'est le miracle.

 

Je revois ce mois de mai…

Oui, j'ai vieilli, mais qu'importe ?

Je sais qu'avec moi j'emporte

Ce que, ce soir-là, j'aimai.

Pascal Bonetti