« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Le volontaire étranger


 

 

Le monde entier disait : la France est en danger ;

Les barbares, demain, camperont dans ses plaines.

Alors, cet homme que nous nommions « l’étranger »

Issu des monts latins ou des rives hellènes

 

Ou des bords d’outre-mers, s’étant pris à songer

Au sort qui menaçait les libertés humaines,

Vint à nous, et, s’offrant d’un cœur libre et léger,

Dans nos rangs s’élança sur les hordes germaines.

 

Quatre ans, il a peiné, lutté, saigné, souffert !

Et puis un soir, il est tombé dans cet enfer.

Qui sait si l’Inconnu qui dort sous l’arche immense,

 

Mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé,

N’est pas cet étranger devenu fils de France

Non par le sang reçu mais par le sang versé ?

Pascal Bonetti