« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Des visages grappillent...


 

 

des visages grappillent leurs gestes

aux cicatrices mouvantes de l'air

absorbés en leurs états itinérants

moins loin qu'il n'y paraît des articulations

monocordes

certains chiens descendent le cours des brumes

leurs gilets sont frais et la nef de mélange

ne quitte plus la couture et l'absurde

aussi bien que l'harmonie de leurs crocs au repos

puis leurs regards arrogants

décrivent des douceurs cumulées par-dessus l'exil

que leur firent les combes un jour de sang

un jour ni considérable de chaleur

et de mires ointes dès que les boucliers

dès que les peuplades tellement différentes

et ramassées sur les berges

crurent bon

de les inclure à la manœuvre

de leurs civilisations théomorphiques

puis leurs babines luisantes

dressent un hommage aux points

qui relient savamment le train et les analyses

le sommet de selon

les transfusions savretées encore

plus loin le copiste n'est as intègre

ce qui minimise les délais

et de quatre voix avec extérieur

permet plus que la coutume mêlée

alors

ce serait la lumière horizontale

qui suspendrait l'immobile

et sa vaine cohorte de fin du jour

de fraîcheur providentielle quand la proximité

et je ne veux pas être

tous ces muscles qui s'agitent dans la nuit laborieuse

et les soldes amers qui se conduisent en manières

plus qu'en artifices

mais je suis bien tous ces doutes et tous ces errements

pliés comme des rires défectueux

dans les armoires d'enfances exagérées

et puis colportées de trahison en trahison

comme les coïncidences des curiosités

répondaient à l'épique épuisé

 

dans l'air intrigué et sacré

de diluviennes plongeuses évoluent leur élan

tournant ici les becs de la tour sûre

chatouillant là les méandres réglementés

du moyen adage et consort

et

de plusieurs baies mantées sous leurs collines lièges

les lèvres aéronautiques subliment les frôlements marins

les détritus de pensées jonchent les plaies humides

les tympans de minuit rôdent sur les géologies factices

 

l'embouchure fait jour entre deux suites

poussées lentement au plus près de leur puissance

(la règle est ailleurs dans le désordre des eaux)

l'ancrage est fuyant

confine à quelque vertige

emprunté provisoirement

aux imparfaits déclinés

telle une lucidité postée dans son hôpital

et qui accompagne du regard du vide son classement

son envoi

conserves imprimées escales bistres et bourgmestre

 

 

près de son chez

 

 

coronelle trésor de rambarde terrible

plus de millimètres à ce qu'on demeure

délai de pas de temps étant sergent

étant

la poussière celle qui blanchit le col du Messie

Matthieu Messagier / Poèmes sans tain
Photo : Matthieu et Boulou au bord du ruisseau par Nicola Sornaga