« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Pleurnicherie


 

 

La pluie tombe,

Le vent débite dans les branches avec lassitude sa chanson ;

Ça pue dans le monde,

Ça pue le vin renversé et les fêtes enfumées,

Ça pue la mort et la naissance, et cette cochonnerie

          d'existence, La soupe et les excréments.

Au coin la  mort attend,

Elle guette si je suis mûr pour la putréfaction.

Ça ne m'intéresse pas,

Je la regarde dans les yeux avec lassitude.

J'ai les oreilles qui déjà de ma tête se détachent,

Et je perds mes cheveux,

Je suis un pauvre bougre.

Il n'y a donc personne pour me ramener chez moi ?

Hermann Hesse / C'en est trop - Poèmes 1892-1962