« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

LES PLATEAUX


 

 

Les plateaux où viennent se reposer les collines ;

Les couchants où s'évanouissent les jours ;

Les plages où viennent déferler les marines ;

Les nuits où viennent s'endormir nos amours…

La nuit viendra vers nous comme une rade immense ;

Les pensers, les rayons, les oiseaux mélancoliques

Viendront s'y reposer de la clarté du jour ;

Dans les halliers où se tranquillise toute l'ombre…

Et l'eau calme des près, les sources pleines d'herbes.

… puis, au retour des longs voyages.

Les rivages calmés, — les navires au port.

Nous verrons sur les flots qui se sont apaisés

Dormir l'oiseau nomade et la barque amarrée —

Le soir venu vers nous ouvrir sa rade immense

De silence et d'amitié.

Voici l'heure où tout dort. —

André Gide / Les Nourritures terrestres