« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Tête régulière


 

 

Tête, roulée dans le sommeil

Dans la musique du sommeil

Tête, roulée dans le soleil

Tête penchée sur les vallées

O tête de mes mausolées

 

Tête chère aux yeux sulamites

Tête qui me bois doucement

Tête dont le regard m'habite

Joues claires sur leurs ossements

Douces amies

 

Tête dont la langue m'enroule

Sous les bandeaux de la parole

Tête si légère et si molle

Tête dont le silence coule

O tête seule sur mes songes

 

Je te retrouve et je t'apaise

Et j'étreins ton sourire amer

Tête, musique de la mer

Tête si légère et si molle

Tête dont le silence coule

O tête seule sur mes songes

 

Je te retrouve et je t'apaise

Et j'étreins ton sourire amer

Tête, musique de la mer

A l'image de mon cœur clos

Tête de la femme que j'aime

Blanche et sonore comme un arbre.

Maurice Fombeure / in "raison d'être" N°3, juin 1929