« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Au bout de ma rue


 

 

Au bout de ma rue

il y a trois faisans blancs,

peut-être quatre,

une épingle à coiffure,

les trois syllabes de mon prénom,

une fleur et un porcelet

 

Les trois faisans blancs,

peut-être quatre,

se sont endormis

 

L'épingle à coiffure

a chu au fond de l'océan

 

Les trois syllabes de mon prénom

ont haussé les sourcils

 

La fleur a trompé la police

 

Le porcelet a dressé

ses oreilles de pétales de rose

et disparu comme une étoile

 

                                          Pour LILI

Denise Le Dantec