Avenue du chemin de fer
Par domcorrieras, le jeudi 11 février 2021 - Poèmes & chansons - lien permanent
Sombre crépuscule
Sur l'avenue du chemin de fer.
Lumière chez les poissonniers,
Lumières dans les salles de billard.
Un wagon de marchandises qu'un train
Aura oublié
Au milieu du
Pâté de maisons.
Un piano mécanique,
Un gramophone.
942
C'était son numéro.
Un garçon qui
Flâne dans un coin.
Une fille qui passe
Avec une peau poudrée.
Soudain
Des rires
Comme un tambour tendu.
Soudain
Des rires
Ni vérité ni mensonge.
Des rires
Qui durcissent le sombre crépuscule du soir.
Des rires
Qui font vaciller les lumières dans les bouges à poisson.
Rouler les boules blanches dans les salles de billard.
Et laissent intact le wagon de marchandises
Qu'un train aura oublié.
Langston Hughes / Mes beaux habits au clou
traduction Frédéric Sylvanise