LE PROMENEUR
Par domcorrieras, le dimanche 13 décembre 2020 - Poèmes & chansons - lien permanent
Toujours s'appuie sur la colline la nuit blanche,
Où se dresse en sons d'argent le peuplier,
Où sont étoiles et pierres.
En sommeil se voûte au-dessus du torrent la
passerelle.
Un visage exsangue suit le garçon,
Croissant de lune dans le ravin rose
Loin des pâtres qui célèbrent. Dans la pierraille vieille
Le crapaud regarde de ses yeux de cristal,
S'éveille la floraison du vent, la voix d'oiseau du
presque mort
Et les pas verdissent sans bruit dans la forêt.
Cela rappelle l'arbre et la bête. Lents degrés de
mousse ;
Et la lune
Qui s'enfonce étincelante dans des eaux tristes.
Lui s'en retourne et chemine sur la rive verte,
Traverse, bercé par une gondole noire, la ville en
ruine.
Georg Trakl / Sébastien en rêve
traduction de Marc Petit et Jean-Claude Schneider