SONNET XII
Par domcorrieras, le jeudi 19 novembre 2020 - Poèmes & chansons - lien permanent
« Mars, ô deux fois maudit fainéant !
» Ne se place pas ainsi sous une femme ;
» Vénus ne se fout pas à l'aveuglette
» Avec tant de rage et si peu de discrétion.
» — Je ne suis pas Mars : je suis Ercole Rangone,
» Et je vous baise, vous qui êtes Angela Greca ;
» Et, si j'avais là mon rebec,
» Je vous sonnerais, en foutant, une canzone.
» Quant à vous, Signora, ma douce épousée,
» Vous ferez sur le con se trémousser lez vit
» En levant haut le cul et en poussant fort.
» Oui, Signor, car en baisant avec vous je jouis,
» Mais je crains que l'Amour ne me donne la mort
» Avec vos armes, étant un enfant et un fou.
» — Cupidon est un petit laquais
» Et il est votre fils ; il garde mes armes,
» Pour les consacrer à la déesse Fainéantise. »
Pierre l’Arétin / Les sonnets luxurieux du divin Pietro Aretino