« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

11.43


 

 

Je ne vais plus aux enterrements

Ça sent le vinaigre bouchonné

Et l'encre trop épaisse dans l'encrier

Demain j'irai plutôt gambader au bistrot

Retrouver Déborah dans son ciré de bergeronnette

Qu'importe le jour qu'il sera

Lundi des semailles, jeudi de huit heures et demi

Ou nuit de la Saint-Ramadan

Je me pendrai au comptoir par les pieds

Pour voir le monde à l'endroit

 

J'écrirai un poème en langue de chat

Pour ceux qui peinent à tricoter les nuages

Et j'attendrai que tombe l'orage atomique

Qui fera pleuvoir sur terre les yeux grands ouverts

Des milliards de morts encore à naître

Parmi eux je reconnaîtrai les tiens

Amour de mes vies parallèles

Deux météorites de feu tirées du 11.43

Dom Corrieras / Saint-André de Cubzac - janvier 2013