Sur le mur invisible
Par domcorrieras, le samedi 26 septembre 2020 - Poèmes & chansons - lien permanent
Sur le mur invisible
dont nous étions les pierres
un silence insolent
fit chanceler l'aurore
L'ami m'avait, autrefois, offert des refrains de capitaines
qui réchauffaient le sang
les soleils sur les sillons filaient alors avec les vents
Ce matin il accrochait ses gestes
au peu qu'il faisait de ses jours
pour ne pas tomber d'un arbre, de la falaise
ou des bras d'une femme
En des creux d'ombre et d'oubli
il avait perdu les clins d'œil
ne savait plus ces histoires d'un jour qui durent une vie
Il redoutait
la moisson que le paysan abandonne
les pages du livre qu'il ne savait finir
les yeux vides des pauvres
Dans le bleu si intense du matin
si transparent, si lointain, si froid
il m'ouvrit la barrière
Contre l'horizon vide, son chien très longtemps aboya
Paul Mari / La fin d'une histoire