FENÊTRE
Par domcorrieras, le lundi 12 octobre 2020 - Poèmes & chansons - lien permanent
Les plus belles fenêtres que l'on voit
Toutes prêtes pour admirer la rue
Comme les dames au balcon
D'un remuant théâtre
Ne peuvent me faire oublier
Un carré dans un autre carré de muraille
qui regardait la crasse du trottoir
Et ne semblait pas mépriser la vie.
Pourtant sur six carreaux
Lavés au moins par quelques pluies
Cinq étaient morts pulvérisés
Le sixième portait une crevasse.
Je passais à l'instant où grouillait le soleil
Dans le verre attentif du sixième
Les cinq autres me dirent au revoir
Avec toute l'ardeur de leurs ténèbres.
Franz Hellens / AMIS CARRÉS, ÉTROITS (1921)