« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

La 6ème extinction


 

 

Une plaine semée de seigle, de rose haut,

sur la Terre, inondée : sols trempés jusqu’aux os ;

Une pleine brassée de galets, aux jardins :

quelques souches cassées – décapitez-les, nains !

La tempête a passé sa main de mort-clinique.

Ô mort, cueille oeufs, casse et culture et beau tannique ;

hé fi ! – science qu’on sait – dépasse les limites…

À ces hommes pressés six troncs coupe ; éther mite.

À cheval renversé pourquoi tirer le mord ?

À l’âme, hors Anvers, c’est comme y perdre le Nord.

Hèle Sud. - « Art » : assez ! Le prêt date heurt. Des règles

il se fiche. Oppressée l’herbe expire, en serre. Aigle

agonise – trans’ pire… Et la faim, Clercs, se met

de la partie ; expire en l’abysse ; hausse omet

d’exsangues créations… Tous plus robotisés

sommes ; dévastations partant « grâce » attisée…

Une plaine semée en vain perd ses vaisseaux ;

l’extinction « programme », et [Tchernobyl, Seveso,

Fukushima…] promet quelque effet-papillon…

Mais quel diptère, Homme, est coupable ? Éparpillons,

en petites coupur’s, Fortune accumulée.

Dépouillons, là, nature ; à sec : folle… enculez !

Nos déchets « survivront » à nos pulsions morbides ;

ils seront, seuls – ah, front (de guerre) : hors bites - vides.

Jean-Marc COUVÉ
publié dans le N° 87 de Traction Brabant : http://traction-brabant.blogspot.com/2020/03/numero-87-de-traction-brabant.html