« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

À la Saint Glinglin


 

 

       À la Saint Glinglin

l’étoile du berger aura bien mal aux pieds

épuisée de trimballer chaque nuit sa lampe tempête

la folle de Chaillot pleurera sa cruche brisée

à la fontaine Voie lactée il n’y aura plus d’été

 

       À la Saint Glinglin

mon chien Hector dans son lit la fille du potier

un air poussif d’harmonica de ses babines

jusqu’au plafond des Géminides montera

par l’escalier colimaçon bien triste chanson

 

       À la Saint Glinglin

copains enfants mes aïeux tranchant le même pain

vos miettes offertes à l’amicale des scolopendres

lançant bien haut vos parapluies verres de ratafia

direz il était con pas méchant mais con quand-même

 

       À la Saint Glinglin

vos satellites rouillés casseroles cabossées

erreront dans l’infini cosmos et vous spationautes

en quête éternelle de l’insaisissable trou noir

mais moi je l’ai vu c’était ton cul c’était ton cul !

Dom Corrieras - Maizières-lés-Metz, février 2020