« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

L’ILLETRÉ


 

 

Devant les bois, les blés, j’étais béat benêt ;

Je lisais ce qui ne se lit pas :

Les nuages, les vents, les rochers, les ébats

De la lune dans les bois.

 

Et le ciel avec son grand étang courbé

Où le soleil tout le jour accroît son caillou,

Onde par onde, et le déferlement changeant

Des nuages disposaient de moi.

 

Les arbres tournaient lentement en moi

Leurs pages tantôt bruyantes, tantôt muettes,

Tantôt épaisses et jaunies, les saisons

Me donnaient des leçons.

Armand Robin / Le cycle du pays natal