UN JOUR QU’IL FAISAIT NUIT
Par domcorrieras, le mardi 28 janvier 2020 - Poèmes & chansons - lien permanent
Il s’envola au fond de la rivière.
Les pierres en bois d’ébène les fils de fer en or
et la croix sans branche.
Tout rien.
Je la hais d’amour comme tout un chacun.
La mort respirait de grandes bouffées de vide.
Le compas traçait des carrés et des triangles à cinq côtés.
Après cela il descendit au grenier.
Les étoiles de midi resplendissaient.
Le chasseur revenait carnassière pleine de poissons
sur la rive au milieu de la Seine.
Un ver de terre marque le centre du cercle sur
la circonférence.
En silence mes yeux prononcèrent un bruyant discours.
Alors nous avancions dans une allée déserte où
se pressait la foule.
Quand la marche nous eut bien reposé nous eûmes le courage
de nous asseoir puis au réveil nos yeux se fermèrent
et l’aube versa sur nous les réservoirs de la nuit.
La pluie nous sécha.
Robert Desnos / Langage cuit