« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

NAUFRAGE


 

 

Quand flanche à la vague

Tout le saint-frusquin,

C’est grande noubague

Chez la gent requin.

 

Ce qui fit ripaille

Excessivement,

La panse et l’entraille,

Les ameublements !

 

Les hauts baldaquins,

Quelle hostellerie

Pour les gueuseries

Des merlans taquins.

 

Bien-sûr, c’est joli,

Sur les fonds de vase,

Les armoiraglases

En limba poli,

 

De plume ou de laine

Deux cents matelas

Pour les entrechats

Du peuple sirène.

 

Et vive la joie :

Dans l’Escurial

turbots et lamproies

Se donnent un bal.

 

Mais quel soleil triste,

Ô triste et fraudeur

Est séminariste

De ces profondeurs

 

Malgré les harpistes

D’algue, exécuteurs

De concerts flatteurs.

 

Mais quel soleil triste.

Géo Norge / Charabias