L’imparfait
Par domcorrieras, le samedi 1 juin 2019 - Poèmes & chansons - lien permanent
La question :
Est-ce que Bruno mort est un oiseau de ce printemps ?
La réponse :
même si Bruno mort est un oiseau de ce printemps
l’oiseau n’en sait rien.
Car supposons qu’avant d’être Laurence je fus un oiseau je
n’en sais plus rien ;
le seul lieu où me rapprocher de ce possible oiseau que je
fus :
être Laurence la plus amnésique, la plus radieuse.
Laurence radieuse est
aux lisières de l’oiseau
de l’arbre
du vent
L’oiseau sans souciance
(c’est à dire chaque oiseau)
vole à la lisière de Bruno mort
qui a joint le point ultime de Bruno vivant
Laurence radieuse dans ce printemps
Laurence qui donne pour donner
est aux lisières de Bruno mort.
◼︎
Brasser
Brasser
Brasser les collines et les rivières
Brasser
Brasser
les pierres et les montagnes
les vivants et les morts
Brasser les vents
Des grands cercles de bras
dans l’air immobile
Brasser brasser
et puis une valse
une valssssss
une valssssss hé
vals-sss-sss hé
vals- sss-sss hé
une valse sismique
une valse mirifique
une valse-sss-sss hé
hé une valse
brasser
les liens qu’on n’a plus
les liens qu’on n’aura plus jamais
comme un chien perdu
ou un bateau sans mât
qu’on lâche pour la première fois
et j’ai vu
Laurence Vielle / L’imparfait (extraits)