« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Vivement le printemps !


 

 

Devant moi s’étend 

le ciel gris et ouvert, 

peuplé d’étourneaux.

 

J’ai un jour perdu

un espoir vague 

et inattendu ;

c’est une chambre précaire

les voilages s’y bercent

de regrets confus

 

Peines vermeilles

pour matins en ruines

à l’ombre des lunes

si l’amour est âpre

et le miel fané : cendre 

reste cendre au réveil

 

Maintenant dans le ciel

les hélicos se prennent

pour des oiseaux 

 

Et j’aime l’esprit droit

qui recouvre mes cuisses.

Une image perce l’aube ;

je jette là tranquille

le doute au creux des draps

Ceci, cela et voit :

 

Que devons-nous en faire ?

Dans les cieux infertiles

des désirs tournoient.

 

(j’ouvre les rideaux

j’entends la clameur 

insatisfaite et porteuse

d’horizons suspendus...

Même les nuages s’apaisent.

vivement le printemps !)

Léa-Nunzia Corrieras / Inédit - février 2019