À LA DERNIÈRE NOTE DE TROMPETTE
Par domcorrieras, le jeudi 28 février 2019 - Poèmes & chansons - lien permanent
d’après Clifford Brown
Avant de mourir j’avais des ailes
de cuivre et de musique en grappes
je me nourrissais. Quant à elle
elle avait des cheveux de corde enroulée.
La nuit, je grimpais
jusqu’au crâne fantastique
du ciel. Nu, fou de musique
et plongé dans le jazz
comme le flamboiement violent
de la Voie lactée.
Mon corps contre son corps
aveuglément : Sa robe de nuit noire
disparaissait dans l’obscurité, le satin,
explosé en un sang
de musique dans son lit.
Comme le plafond arraché à la terre.
Comme un jardin de vignes
emmêlé dans ses cheveux.
C’est là que je suis tombé.
J’ai grimpé, elle s’est réveillée.
Chaque nuit la voix perdue
m’appelant sans cesse
depuis le ciel.
Ses seins comme des oiseaux, mes poumons
comme des ailes de cuivre.
Laura Kasischke / Mariées rebelles