MA MOITIÉ
Par domcorrieras, le dimanche 30 septembre 2018 - Poèmes & chansons - lien permanent
Son corps est un signe, une preuve
que tout au monde nous désigne.
Mais la nuit, un gris espadon glisse
sur le plafond et je me réveille
en sursaut sur ma moitié. J’ai froid.
et calcule silencieusement mes chances : être
encore une fois un, deux animaux aveugles, dieu
au lit, et profond et vrai, toute une vie
se lever de sa caverne de fourrure,
ça serait comment ? L’espadon se tait.
Dans toutes les langues, les hommes rêvent de plaisir
et d’amours mortes qui n’ont pas trouvé de tombe.
Et moi ? Je repose à côté de la preuve
que tout nous désigne, elle et moi.
Menno Wigman (1966-2018) / L’Affliction de copyrettes
traduit du néerlandais par Pierre Galissaires et Jan H. Mysjkin