COLIN-MAILLARD
Par domcorrieras, le lundi 1 octobre 2018 - Poèmes & chansons - lien permanent
Le hasard est une cigarette
qui donne faim.
Les amis gesticulent
comme les rides.
Sur un corbillard qui passait
j’ai lu :
il est mort
parce qu’il ne buvait pas assez,
il est mort
sur une jambe
faite d’une queue de billard ;
de son vivant
on mettait du blanc
sur son procédé
pour l’empêcher de glisser ;
il est mort
pendant les vacances
au bout d’une corde
signée « procès-verbal » ;
entre les Açores et Lisbonne
une goélette américaine
transporte sa fortune
sur le calme plat
des experts.
L’avenir est un instrument monotone.
Hôtel de la Bertha, 23 juin 1923
Francis Picabia