« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

regarder les herbes hautes



 

    regarder les herbes hautes et grossières, le mauvais foin, brouter de côté, bêlement rauque la bouche pleine, le terrain guide les bêtes, le sentier sec maintenant, usé comme l’affront, altitude et dents des moutons repoussent la saison sur le pré en pointe, debout, entre l’usure tardive des névés et la densité des cailloux,

 

    la fleur penchée de l’ancolie, friperie bleu azur à la surface émaciée des pentes, doigts de pétales jaillissant de la rocaille, le bruit étouffé de la haine, mat et sourd de la terre, l’heure des chiens et des flocats, résurgences

Franck Doyen / collines, ratures (extrait)