Bonne nouvelle sur les lavandes
Par domcorrieras, le samedi 7 avril 2018 - Poèmes & chansons - lien permanent
Bonne nouvelle sur les lavandes;
c’est ainsi qu’il nous faudrait parler
juste au-dessus du sol
dans l’odeur de la terre montante.
La maison sous les arbres,
rien d’autre qu’un fanal nocturne
repaire pour le cœur
un instant sous l’assemblée
Tu ouvres des ruelles de feux de bois,
de légumes vieux,
tu sais que devant toi siffle le vent du col
et qui pour soulever la porte ?
Et n’avoir qu’un désir :
le vent debout en toi
chassant les relents de maladie
comme s’il délivrait le ciel couleur
du zinc des toits, vieillard ravaudé
par la continuellement
petite histoire…
Et tu marcherais, infini
dans l’espace qui s’abreuve
au bleu sans fond des grappes de gentianes.
Tu aspires en te jouant
l’air d’amandiers et de froid;
tu es celle qui a donné
congé au vent —
égale de l’arbre
sous l’averse de ses fleurs.
Coquelicot du tendre impossible rouge
sur les talus,
éclabousse les voies
que l’homme a désapprises,
nous redirons ta fièvre aux lèvres
des passantes.
Tu te perds sous le tilleul
parmi l’odeur des chats, l’enfance,
l’éclat du linge à midi;
c’est à nouveau l’histoire de la lumière
et ses dates n’ont aucun sens.
Les mûres encore rouges
et l’été sur les talus,
sans tourment,
sous une pluie d’orties mouillées;
la terre,
ne concluait pas.
Pascal Riou / Le Jardin dispersé (extrait)