Celui qui dans l’absence, a mû douce équité

Un oui en calebasse une carafe égratignée

Celui qui monte à la criée du Morne, gire en mer

Celui par qui tout a viré

Ont-ils enfreint l’étrave où gît en houle une frégate

Ont-ils uni la pierre au couteau qui ténue l’éclate

Ou bien leurs corps n’auront pas crû cette distance,

Ni engorgé le Conte où la bête a rêvé pitance ?

Ou n’ont-ils pas déserré de leurs ouragans

N’étant rois ni prenant-pour-cible

N’ayant face puînée, sabots ni cabestans,

N’arguant pas même d’une fouace…

Édouard Glissant / Les Grands Chaos