UNE BRANCHE D’ORTIE ENTRE PAR LA FENÊTRE
Par domcorrieras, le vendredi 15 décembre 2017 - Poèmes & chansons - lien permanent
La femme au corps de papier peint
La tanche rouge des cheminées
Dont la mémoire est faite d’une multitude de petits
abreuvoirs
Pour les navires au loin
Et qui rit comme un peu de braise qu’on aurait enchâssée
dans la neige
Et qui se voit grandir et diminuer la nuit sur des pas
d’accordéon
La cuirasse des herbes la poignée de la porte des
poignards
Celle qui descend des paillettes du sphinx
Celle qui met des roulettes au fauteuil du Danube
Celle pour qui l’espace et le temps se déchirent le soir
quand le veilleur de son œil vacille comme un elfe
N’est pas l’enjeu du combat que se livrent mes rêves
Oiseau cassant
Que la nature tend sur les fils télégraphiques des
transes
Et qui chavire sur le grand lac de nombres de son chant
Elle est le double cœur de la muraille perdue
A laquelle s’agrippent les sauterelles du sang
Qui trainent mon apparence de miroir mes mains
de faille
Mes yeux de chenilles mes cheveux de longues baleines
noires
De baleines cachetées d’une cire étincelante et noire
André Breton / Le revolver à cheveux blancs