« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

LXXVII


 

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    Ô mon cœur ! Allons à ce pays où demeure le Bien-Aimé, le Ravisseur de mon cœur !

    L’Amoureuse y remplit sa cruche au puits et pourtant elle n’a pas de corde pour la retirer de l’eau.

    Les nuages, en ce pays, ne couvrent pas le ciel et pourtant la pluie y tombe en douces ondées.

    Ô esprit pur ! Ne reste pas assis sur le seuil de ta porte. Sors et baigne-toi dans cette eau bienfaisante !

    Dans cette contrée merveilleuse règne un perpétuel clair de lune ; il n’y fait jamais sombre. Et qui parle d’un seul soleil ? Ce pays est illuminé par les rayons de millions d’astres.

 

Kabîr / La flûte de l’Infini
Traductions inédites d’Abdré Gide d’après la version anglaise de Rabindranah Tagore.