« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Imité de Camoens


 

 

 

 

Que cherchez-vous de moi perpétuels orages

De quels combats encore allez-vous me berner

Lorsque le temps s’enfuit pour ne plus retourner

Et s’il s’en retournait n’en reviendrait plus l’âge

 

Les ans accumulés vous disent bon voyage

Eux qui légèrement nous passent sous le nez

À des désirs égaux inégalement nés

Quand le vouloir changeant n’en connaît plus l’usage

 

Ce que je chérissais jadis a tant changé

Qu’on dirait autre aimer et comme autre douloir

Mon goût d’alors perdu maudit le goût que j’ai

 

Ah quel espoir trompé d’une inutile gloire

Me laisserait le sort ni ce temps mensonger

Qui guette mon regret comme un château la Loire

Louis Aragon / Les plaintes