Céder à l’invite du tronc couché
Par domcorrieras, le mercredi 26 avril 2017 - Poèmes & chansons - lien permanent
Céder à l’invite du tronc couché
Céder à l’antique blessure
guérie par la résine du temps
Au sortilège d’un après-midi
en vierge forêt
Aux murmures ininterrompus de l’été
À la félicité de l’attente, à l’arrivée
inattendue d’une amante de rêve
Au bourdonnement autour des mûres
que les renards ont crachées
Aux écailles de serpent muées en papillons
À la soif qu’étanchent seules les larmes
À l’irrépressible nostalgie renée
de l’éternel instant
Céder à l’invite du héron debout
Qui, près de l’étang, là-bas
Tend le miroir d’un soir doré
au cœur de la mémoire terrestre
François Cheng / À l’orient de tout - Œuvres poétiques