IRRADIER COMME UN SOLEIL
Par domcorrieras, le jeudi 30 mars 2017 - Poèmes & chansons - lien permanent
IRRADIER COMME UN SOLEIL
comme un venin asynchrone
de milliards de crochets affûtés
par la lente décomposition d’un trésor premier
Souffrir d’une lente anémie
destin morose et peu enviable
sous la contrainte de migrateurs forcés
sous l’égide de zélateurs consciencieux
D’abord la pioche — maintenant la pelleteuse
d’une ascèse toute de couches empilées
fendent et me forcent à la lumière
Gare cependant
à réveiller ainsi les princesses endormies
Vous connaissez les aléas. Simple pierre
pour les ignorants et les affamés. Graal
pour ceux qui, bien nourris, bravent
par contumace ma puissance exhalée
dans des fumées d’innocuité clamée
et des eaux souillées en tapinois
Le camion ensuite — puis le bateau
tant pour me rendre à bon port
que pour me reposer
d’une opportune embardée
J’éclaire de mes lumières les fonds marins
J’entoure — je chauffe — j’accule
aux verbes infinis j’oppose la sèche exactitude
physique
d’une puissance indomptable. Rien
ne saurait entacher mon règne
que des longs métrages en mal d’inspiration
écourtent
en parant de chasseurs-cueilleurs grossiers
votre si belle planète
Clivage astringent des esprits
loi d’airain des fidèles qui
sans peine et avec talent
fustigent la lâcheté de ceux qui
avec émotion et relâchement
profitent de ma bonté et mordent
mes éléments altruistes
M’enfermer dans des salines — m’enterrer au plus
profond ?
Mais je suis un diable à ressorts !
Les termes de notre marché sont clairs :
ma demi-vie contre vos demi-morts
●
Elle chemine lentement, cette vieille femme qui pourtant s’immobilise au son de la cloche devant les grues de papier. Ce soir, le bac la reconduira à Miyajima. elle accueillera d’un thé brûlant, en kimono impeccable, les touristes qui, le soir venu, convergeront en sandales de bois vers le torii qu’exhaltent des chromos éculés.
Florent Toniello / FLO[TS] - éditions PHI