« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

à celui qui remue les mots du soleil


 

 

 

 

à celui qui remue les mots du soleil

la colline l’accompagne

ce sont laines beiges

dans les creux de l’automne

pour les troupeaux du soir

et pour un nom gravé

sur le dos du vent…

 

à celui qui porte les saisons

plusieurs fois la vague

et plusieurs fois le vent

mais nulle tempête au bord des yeux

cette plage où roulent des planètes noires.

 

dans ses sources naissent des rires

et les cerfs-volants sautent les nuages

toute rondeur du soleil dans leurs voiles

jusqu’à cette prairie douce de l’oubli

un peu de blanc

pour un destin improbable.

Michèle Schneeberger / Entre silence et écoute