Le ciel, la terre, le vent apaisé
Par domcorrieras, le samedi 14 janvier 2017 - Poèmes & chansons - lien permanent
Le ciel, la terre, le vent apaisé;
les vagues, qui s’étirent sur le sable;
les poissons, qu’en la mer le sommeil freine;
le nocturne silence reposé…
Le pêcheur Aonin, qui, étendu
là où avec le vent l’eau remuait,
pleurant, le nom aimé en vain nommait,
et qui seul nommé maintenant peut-être.
« Vagues », dit-il, « avant qu’Amour me tue,
rendez-moi cette Nymphe, que si tôt
vous m’avez à la mort assujettie. »
Nul ne lui parle. La mer, au loin, bat;
doucement s’agitent les frondaisons…
Ôte le vent la voix, qu’au vent il jette.
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O céu, a terra, o vento sossegado;
as ondas, que se estendem pela areia;
os peixes, que no mar o sono enfreia;
o nocturno silêncio repousado…
O pescador Aónio, que, deitado
onde co vento a água se meneia,
chorando, o nome amado em vão nomeia,
que não pode ser mais que nomeado.
« Ondas », dizia, « antes que Amor me mate,
tornai-me a minha Ninfa, que tão cedo
me fizestes à morte sujeita. »
Ninguém lhe fala. O mar, de longe, bate;
move-se brandamente o arvoredo…
Leva-lhe o vento a voz, que ao vento deita.
Luís de Camões (dit « le Camoëns ) / Sonnets lyriques
traduit du portugais par Frédéric Magne