« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

Dieu bénisse l’Amérique


 

 

 

 

Les voilà repartis,

Les Yanks dans leur parade blindée

Scandant leurs cantiques de joie

Ils galopent à travers le vaste monde

En louant le Dieu de l’Amérique.

 

Les morts jonchent le caniveau

Ceux qui ne se sont pas ralliés

D’autres qui ont refusé de chanter

Ceux qui n’ont plus de voix

Ceux qui ont oublié le refrain.

 

Les cavaliers ont des fouets tranchants

Votre tête roule dans le sable

Votre tête forme une mare dans la fange

Votre tête est une tache dans la poussière

Vos yeux sont arrachés et votre nez

Flaire seulement la puanteur des morts

Et dans cet air de mort plane partout

L’odeur vivace du Dieu de l’Amérique.

 

 

Janvier 2003

Harold Pinter / La guerre
traduit de l’anglais par Jean Pavans