Pauvre ville
Par domcorrieras, le dimanche 16 octobre 2016 - Poèmes & chansons - lien permanent
Pauvre ville
les vandales les architectes
ont arraché ta ceinture verte
Au cordon Bickford
A la corde à sauter
ils ont fait danser
le dernier écureuil
Sur l’opéra des oiseaux
tombe le rideau du deuil
Le savoir-vivre des hommes
n’est pas celui des arbres
et les homme ont tort de dire
que les arbres ont l’ignorance
de mourir
Les hommes n’ont jamais su
lire dans les fougères
et ne connaissent pas
le premier mot du grand traité
d’auto-arboriculture
que les ptérodactylographes
tapaient vert sur blanc
en pleine pierre
de très nombreux siècles
avant Jésus-Christ
sous la dictée des branches
dans la musique du vent
de la sève et du sang
Et seuls des amoureux des fous
et des oiseaux
peuvent encore de nos jours
de nos nuits de nos rêves
et de nos cauchemars noirs et vrais
peuvent encore lire entre les lignes
dans les feuilles des ormes
des trembles et des charmes
la suite passionnante
du premier grand feuilleton
Jacques Prévert / Arbres (extrait)