« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

D’UN BERGER À PAN

 

 

 

 

Robin par bois et campagne,

Par bocages et montagnes,

Suivant naguère un taureau

Egaré de son troupeau,

D’un roc élevé regarde

Voit une biche fuyarde,

D’un dard la fait trébucher ;

Trouve en l’antre d’un rocher

Les petits faonneaux, qu’il donne

A Jeannette sa mignonne ;

Puis fait à ses compagnons

Un banquet d’aulx et d’oignons,

Faisant courir par la troupe,

De vin d’Anjou mainte coupe ;

Quant au reste, Ô Dieu cornu,

Pour ton offrande j’apporte

La peau de la biche morte.

Joachim du Bellay