« Il n'y a pas de plus grand poète.
Il y a la poésie. »

Paul Fort (Canzone du vrai de vrai / Portraits sur le sable)

DÉBUT DE PRINTEMPS : ENVOYÉ À WANG DE HAN-YANG


 

 

 

 

On dit que voilà le printemps, je l’ignorais encore ;

    Je vais près des pruniers d’hiver en chercher la rumeur.

Hier soir le vent d’Orient est entré à Wou-tch’ang ;

    Les saules au bord des chemins ont la couleur de l’or.

 

Les flots sont verts à l’infini, les nuages s’étendent ;

    Ma belle ne vient pas, c’est en vain que je me tourmente.

J’essuie à l’avance un rocher de la verte montagne :

    Je veux avec vous, chaque jour, m’y griser d’abondance.

Li Po (701-762) / Anthologie de la poésie chinoise classique (Poésie / Gallimard)