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Par domcorrieras, le jeudi 11 août 2016 - Poèmes & chansons - lien permanent
Sento l’aura mia antica, e i dolci colli
Veggio apparire, onde ‘l bel lume nacque
Che tenne gli occhi miei mentr’al ciel piacque
Bramosi e lieti, or li tièn tristi e molli.
O caduche speranze ! o penser folli !
Vedove l’erbe e torbide son l’acque,
E voto e freddo ‘l nido in ch’ella giacque,
Nel qual io vivo e morto giacer volli,
Sperando al fin da le soavi piante
E da’ belli occhi suoi, che ‘l cor m’hann’arso,
Riposo alcun de le fatiche tante.
Ho servito a signor crudele e scarso ;
Ch’arsi quanto ‘l mio foco ebbi davante,
Or vo piagendo il suo cenere sparso.
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Me revoici respirant l’aure ancienne. Monts
Je vous vois apparaître où naquit la clarté
Qui tint mes yeux aussi longtemps que Ciel voulut
Désirants et joyeux puis tristes et noyés.
Ô caduque espérance, extravagants pensers !
Esseulées sont les fleurs et troubles sont les eaux,
Et vide et froid le nid où elle se posa,
Dans lequel vif ou mort je voulus reposer,
Rêvant qu’un jour hanté par sa douce visite
Et ses beaux yeux qui m’ont détruit le cœur, j’aurais
Quelque compensation de mes nombreux combats.
J’ai servi un seigneur rapace et sans merci :
Tout brûlant fus tant que mon feu fut devant moi
Je pleure maintenant sur ses cendres éparses.
François Pétrarque / La vertu et la grâce
traduit de l’italien par André Ughetto et Christiane Guilleau