LA VERTU ET LA GRÂCE - CLXXV
Par domcorrieras, le mardi 2 août 2016 - Poèmes & chansons - lien permanent
Questa Fenice, de l’aurata piuma
Al suo bel collo, candido, gentile,
Forma, senz’arte, un sì caro monile,
Ch’ogni cor addolcise, e’l mio consuma :
Forma un diadema natural ch’alluma
L’aere d’intorno ; e’l tacito focile
D’Amor tragge indi un liquido sottile
Foco che m’arde a la più algente bruma
Purpuera vesta, d’un ceruelo lembo
Sparso di rose i belli omeri vela ;
Novo abito, e belleza unica e sola.
Fama ne l’odorate e ricco grembo
D’Arabi monti lei ripone e cela,
Che per lo nostro ciel si altera vola.
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Elle est Phenix, dont le plumage d’or
Autour de la candeur noble de son beau cou
Forme sans artifice un si précieux collier
Qu’il éblouit les cœurs — et ravage le mien.
La coiffe un naturel diadème allumant
L’espace autour d’elle et dont le silencieux
Briquet d’amour tire un fluide feu subtil
Qui alors même que m’étreint le froid me brûle.
La pourpre qui la pare, aux bords céruléens,
Sous un semis de roses dérobe ses membres
Merveille incomparable en des atours si rares :
La fable nous confie qu’elle se cache et vit
Au sein fécond des monts odorants d’Arabie,
Mais c’est dans notre ciel qu’en altesse elle passe.
François Pétrarque / La vertu et la grâce
traduit de l’italien par André Ughetto et Christian Guilleau.