AVANT LE NOM
Par domcorrieras, le mercredi 20 avril 2016 - Poèmes & chansons - lien permanent
Peu importe le mot, ce familier.
Je veux le splendide chaos d’où la syntaxe émerge,
les sites obscurs où naissent le de, le d’ailleurs,
le le, le mais, le que, cette incompréhensible
béquille qui me soutient.
Qui comprend le langage comprend Dieu
dont le Fils est Verbe. Meurt qui comprend.
Le mot est fard d’une chose plus grave, sourde et muette,
on l’inventa pour être tu.
Dans des moments de grâce, si absolument rares,
on pourra le saisir, poisson vif à main nue.
Pure surprise et terreur.
Adélia Prado / 18 + 1 poètes contemporains de langue portugaise
Traductions d’Isabel Meyrelles, Annick Moreau & Michel Riaudel