Rêve nocturne
Par domcorrieras, le mardi 12 avril 2016 - Poèmes & chansons - lien permanent
à Jules Supervielle
Le rêve ouvrait
les salons profonds
et de minces voix
courants d’air
entraient
Du navire du ciel
du papier rayé
tombait l’ échelle
que mon corps
descendait
Le ciel sur le sol
comme dans un miroir
la rue étamée
répéta mes mots
L’ombre fermée
a volé mon ombre
Silencieux dans le silence
j’ai entendu que mes pas
passaient
Le froid d’acier
a fourni à ma main aveugle
sa dague
Pour me mettre à mort
la mort attendait
Et en tournant le coin
un long moment
ma main chargée d’acier
a trouvé mon dos
Sans une goutte de sang
sans bruit et sans poids
à mes pieds immobiles
mon corps est tombé
Je l’ai pris dans mes bras
je l’ai mené à mon lit
Le rêve fermait
ses ailes profondes
Xavier Villaurrutia
traduit de l’espagnol (Mexique) par Claude Beausoleil